Compensation carbone, on en est où ?
La compensation carbone, c’est quoi exactement ? On en parle beaucoup, mais au final, on en est où ? Nous concernant en tant que voyagiste, cela concerne principalement le transport et notamment aérien au vu des voyages longue-distance. C’est un sujet souvent jugé complexe. Voici donc une explication brève et simple sur la compensation carbone.
Du point de vue législatif :
La compensation carbone est régie par 2 écoles : La compensation obligatoire et le marché de la compensation volontaire.
La compensation obligatoire est notamment présidée par les décisions du protocole de Kyoto qui met en place 3 mécanismes de compensation suivants :
- Le Mécanisme de Développement Propre (MDP)
Il incite les pays occidentaux à mettre en place des projets de réduction d’émission de gaz à effet de serre pour les pays en voie de développement.
- La Mise en Œuvre Conjointe (MOC)
Fixe deux objectifs : stocker le carbone et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il concerne principalement les secteurs industriels et forestiers des pays développés.
- L’Echange de Quotas d’Emissions.
Ce mécanisme permet le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre par le biais d’un « marché de quotas » en fonction des besoins des entreprises.
Le programme CORSIA concerne quant à lui uniquement le marché de l’aérien international. En effet, il imposera à partir de 2021 aux compagnies aériennes l’achat de crédits carbones sur le marché d’échange, dans l’objectif de réduire les émissions de CO2.
On retrouve le même programme à l’échelle européenne (ETS).
Parallèlement, on trouve le marché volontaire. Il n’est pas géré par une institution publique. Cette alternative permet à tous les acteurs de financer la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre sans contrainte énergétique. Il se traduit souvent par le financement de projets liés à la protection de l’environnement.
Les compagnies aériennes
Sur le tableau de la compensation carbone, plusieurs compagnies s’investissent, et en voici quelques exemples :
-
Air France :
La directrice générale d’Air France annonçait récemment la compensation de 100% des émissions de CO2 sur ses vols, à savoir 500 vols par jour, représentant un investissement de plusieurs millions d‘euros.
Cela s’exprimerait à travers plusieurs dispositions. Tout d’abord, Air France compte renouveler 50% de sa flotte pour des avions moins énergivores, à hauteur de 20 à 25% de fioul en moins. De plus, la compagnie vise une consommation qui représentera moins de 3L/ passager d’ici à 2030.
La compagnie adhère également aux programmes ETS, cité plus haut, pour ses vols européens et à CORSIA pour ses vols internationaux.
Air France a d’autant plus réduit considérablement son plastique à usage unique, en en supprimant 1 300 tonnes à bord de ses avions.
Enfin, elle soutient des projets environnementaux tels que ceux de l’association A Tree for You. Plusieurs projets de reforestation sont proposés au voyageur sous forme d’option lors de l’achat de ses billets, et ce quel que soit son trajet. Etant sous forme de don, il est éligible à une déduction fiscale de 66% dans la limite de 20% de ses revenus imposables.
-
Swiss Air & Lufthansa
La plateforme Compensaid, présente sur la surface de réservation de SWISS et Lufthansa, permet d’acheter des carburants alternatifs durables et/ou de financer des projets environnementaux sous forme de supplément optionnel lors de la réservation de billets d’avion.
De plus, SWISS adhère également au programme CORSIA d’échange de quotas.
-
Finnair
La compagnie Scandinave propose à ses voyageurs d’investir dans du biocarburant à hauteur de 10, 20 ou 65€.
En effet, Finnair déclarait que les émissions CO2 d’un vol pourraient être réduites de 60 à 80% si le biocarburant était davantage utilisé.
La compagnie propose également de manière optionnelle le paiement d’une taxe de compensation entre 1 et 6€ selon le temps de vol afin de financer un projet écologique au Mozambique permettant de réduire l’utilisation des fourneaux à charbon et ralentir la déforestation.
-
British Airways
Depuis le 1e janvier 2020, la compagnie britannique propose à ses voyageurs de financer, grâce au calculateur d’émissions, des projets environnementaux de l’association Pure Leapfrog concernant les énergies renouvelables, la protection des forêts tropicales, le reboisement etc.
British Airways informe par ailleurs qu’elle a réduit ses émissions d’environ 40% sur chaque vol grâce au programme de quotas ETS.